« Matiera Incognita »,
un projet mené avec les étudiants de l’École Boulle

Fidèle à sa vocation de transmission, la Galerie du 19M invite chaque Saison un groupe d’étudiants de l’enseignement supérieur à imaginer un projet avec les Maisons d’art du 19M. Fidèle à sa vocation de transmission, la Galerie du 19M invite chaque Saison un groupe d’étudiants de l’enseignement supérieur à imaginer un projet avec les Maisons d’art du 19M.
Dans le cadre de sa nouvelle Saison « Ornementa », la Galerie du 19M a invité les étudiants de l’École Boulle à participer à un projet pédagogique ambitieux, offrant à la nouvelle génération la possibilité de s’intégrer à la programmation de la Galerie à travers deux projets inspirés de la matière brute et de l’ornementation.
Le premier projet, exposé du 13 au 30 mars et baptisé « Matiera Incognita », axé sur la photographie, proposait aux étudiants une immersion dans la matériauthèque de la Galerie du 19M, composée de chutes et gisements collectés dans les Maisons d’art grâce à une collaboration avec la Réserve des arts.
Le second projet, exposé du 2 avril au 18 mai, se présente sous la forme d’une installation ouvrant un véritable dialogue entre la broderie, la gravure ornementale et la tapisserie.
Au coeur du projet #1
« Matiera Incognita »
Exposé dans l’espace 1 de la Galerie du 19M, ce premier projet mené par les trois sections de DSAA de l’École Boulle – Espaces Habités, Design d’Exposition, Objet & Manufactures – constitue un travail de recherche iconographique sur les Métiers d’art.
Avant le travail de photographie, les étudiants ont eu un temps de découverte de la richesse des gisements de matières présents au sein de la matériauthèque de la Galerie du 19M. Ils ont pu choisir parmi les fragments de textiles, cuirs perforés, et autres fournitures non utilisées pour effectuer un travail créatif et redonner une nouvelle esthétique à ces matières.
En novembre dernier, les étudiants ont eu l’opportunité de passer quelques jours en immersion dans les ateliers de plusieurs Maisons d’art emblématiques du 19M : Maison Michel, Massaro, Lemarié et les Ateliers Lognon. Ces maisons ont accepté d'ouvrir leurs portes pour permettre aux étudiants de découvrir les savoir-faire exceptionnels qui les caractérisent, tout en les aidant à appréhender leur travail photographique de la matière comme source créative inépuisable.
« Anatomia » : Du tissu textile au tissu musculaire, une métaphore du geste
« Anatomia » plonge dans les chutes de textiles de l’atelier de plissé Lognon de la Maison Lemarié. Ce dyptique propose une relecture du plissé comme une matière organique, une extension de la main des artisans, à la fois minérale et vivante. À travers le plissage et l’étirement de la matière, le textile se métamorphose en tissus musculaires.
Par : Lonnie Bissay, Eva Cordero, Antonia Zimmermann, Clément Chiffard, Tanguy Chatton, Mathilde Boucher


« Res curiosi » : La création de spécimens rares
« Res curiosi » est une série de photographies réalisée à partir des chutes provenant des Maisons Lemarié, Lesage et Maison Michel. Ces créations déjouent le concept de « rebut » en redonnant vie à des matériaux destinés à être jetés. Dans « Iridescence » (Reflets irisés), un fragment de scarabée prend forme grâce à un travail graphique qui joue sur les reflets nacrés. « Noctiluca » (Qui brille dans la nuit) dévoile une chimère bioluminescente, née de la fusion d’un morceau de chapeau de paille et d’une chute de cuir vinyle.
Par : Miyako Rotgé, Suzie Jeanson, Éléa Michel, Alix Camus, Béatrice Bayard, Pablo Ducron


« Intimare » : La manipulation du plissé dans le processus de fabrication
« Intimare » met en avant la force graphique du plissé Lognon de la Maison Lemarié et explore les méthodes de création de cette matière. À travers un travail photographique et de scan, les étudiants traitent des contraintes subies par le textile lors de la formation du pli. Ces mises en scène de la matière révèlent l’essence même du textile et ouvrent sur de nouvelles formes obtenues par l’intervention de la main.
Par : Clémence Mongelous, Emma Chailleux, Marie-Lou Bernard, Eva Lefebvre, Manon Jourdain, Lou Calestroupat


« Amanita Verna » : La singularité des matières
« Amanita Verna » est un triptyque mettant en scène les chutes de matières issues de la Maison Massaro et de l’atelier de plissé Lognon de la Maison Lemarié. Cette série met en contraste la rigidité du bois et la souplesse du plissé. Figées dans un mouvement, leurs qualités physiques contradictoires sont mises en lumière, célébrant ainsi la diversité des savoir-faire de ces Maisons.
Par : Marie-Ninon Desard, Chloé Palumbo, Eliot Meurgey, Cécilia Maillard, Inès Sviezeny, Igor Petit


« Palae » : La déconstruction d’un chapeau Maison Michel
« Palae » offre une nouvelle perspective sur la paille papier cousue et façonnée par Maison Michel. Cette recherche prend le contre-pied du geste de l’artisan en détricotant chaque tresse, chaque nœud et chaque point pour revenir à l’essence même de la matière : la fibre. Cette approche permet de retracer les différents états de la matière au cours de son façonnage, mettant en lumière la fragilité initiale de la fibre avant qu’une forme lui soit donnée.
Par : Lou De La Roche, Louis Martin, Anaelle Clavel, Ange Lucano, Ludovic Pince, Ella Deyaert


« Vestiges » : Les traces laissées par les artisans sur les matières
« Vestiges » est une recherche iconographique menée sur le mode d’une enquête archéologique. Ce diptyque explore la notion de trace, mettant en lumière les matières marquées, perforées, ou coupées témoignant des gestes de l’artisan et des techniques utilisées. Les chutes de cuir et les contreformes deviennent ainsi porteuses d’une histoire racontant l’élégance et la richesse d’un savoir-faire, au-delà de l’objet fini.
Par : Héloise Ruiz, Elisa Victor, Paul Machefaux, Inès Igier, Anaïs Valdher Untersteller, Toine Cherpitel

